- carogne
-
⇒CAROGNE, subst. fém.Vieilli, pop. ou trivial. Femme débauchée, méchante ou simplement hargneuse. Var. de charogne. Quelle carogne!, vieille carogne (Ac. 1798-1878); ma carogne de femme. Ô femme, adorable carogne (E. ROSTAND, Cyrano de Bergerac, 1898, II, 7, p. 88) :• ... une femme, gaillarde à ses bons moments, carogne à d'autres.HUYSMANS, Les Sœurs Vatard, 1879, p. 34.— Terme d'injure (adressé à un homme, une femme, un animal : chien, mauvais cheval, etc.). Il souffletait énergiquement ses domestiques et disait : ah! carogne! (HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 713).Prononc. et Orth. :[
]. PASSY 1914 donne également. la possibilité de prononcer [
] post. à l'initiale. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Début XIIIe s. pic. caronge (Aiol, éd. J. Normand et G. Raynaud, vers 2766); XIVe s. (E. DESCHAMPS, III, 63 ds GDF. Compl. : sote caroingne). Forme normanno-picarde de charogne. Fréq. abs. littér. :11. Bbg. DUCH. 1967, § 14. 5.
carogne [kaʀɔɲ] n. f.ÉTYM. 1350; caronge, XIIe; forme normanno-picarde de charogne.❖♦ Pop., vieux.1 Mauvais cheval. ⇒ 2. Carcan.1 Je frappai le mulet sous le ventre, pas trop fort, mais en hurlant des ordres dans ses oreilles, tandis que le paysan l'appelait : « carcan, carogne » et l'accusait de se nourrir d'excréments.M. Pagnol, la Gloire de mon père, t. I, p. 118.2 Femme méprisable, ou d'un caractère exécrable (t. d'injure dans la comédie classique).2 Il pourrait même, pendant qu'il y est, frapper à coups redoublés sur sa charogne, ou comme dirait ma vieille bonne, sa carogne de mère. Voilà qui serait fort bien fait et (…) ce serait donner une correction méritée à un vieux chameau.Proust, le Côté de Guermantes, Folio, p. 346.
Encyclopédie Universelle. 2012.